La biologie et l’écologie de l’ours blanc

Apparence

L’ours blanc est le plus grand des ursidés; son corps, son cou et sa tête sont nettement plus longs, en moyenne, que chez les autres ours (il arrive que l’ours Kodiak, une sous-espèce de l’ours brun, soit plus grand que l’ours blanc). L’ours blanc est entièrement recouvert de fourrure, à l’exception de son nez et de ses coussinets. La couleur de son pelage varie du blanc immaculé au jaune crème selon l’époque de l’année et l’angle de la lumière. Le mâle pèse entre 350 et 650 kg (voire plus). Il a une légère bosse au-dessus des épaules, et son cou et sa tête sont de forme conique, si bien qu’il est pratiquement impossible d’y attacher un collier émetteur. La femelle, généralement plus petite, pèse entre 150 et 250 kg. Son poids peut toutefois doubler lorsqu’elle est pleine. La démarcation entre la tête et le cou est souvent plus prononcée chez la femelle que chez le mâle.

Alimentation

L’ours blanc doit sa grande taille à son régime très riche en graisse qui se compose principalement de phoques annelés, mais aussi de phoques barbus, de phoques du Groenland, de phoques communs, de phoques à capuchon et de jeunes morses. Il arrive même que les grands mâles attrapent des bélougas. Pour chasser ces mammifères marins, l’ours blanc a besoin d’une alliée : la glace de mer. Dans les sous-populations où il doit passer plus de temps à terre lors de la période sans glace, l’ours complète son alimentation en mangeant des oiseaux de mer, des œufs, des carcasses de mammifères marins échoués, des poissons, des moules, des crabes, des herbes, des algues, des mousses et du carex. Il ingère cette nourriture lorsqu’il tombe dessus, mais il ne la cherche généralement pas. Dans toute son aire de répartition, l’ours blanc traverse aussi des périodes de jeûne annuelles, durant lesquelles il puise dans ses réserves de graisse. C’est le cas lorsqu’il n’y a pas de glace de mer et qu’il ne peut donc presque pas chasser le phoque.

Comportement

L’ours blanc est un excellent chasseur. Il se sert de ses mâchoires et de ses pattes puissantes pour attraper des phoques et les sortir de l’eau. Au printemps, les femelles mangent généralement les phoques en entier, à l’exception des gros os et des nageoires. Un mâle adulte seul ne mange souvent que la graisse, et laisse le reste sur la glace. Une fois l’ours parti, les plus jeunes peuvent alors manger ce qu’il reste de la carcasse. Il s’agit pour eux d’une source importante de nourriture.

L’ours blanc est connu pour ses talents de nageur. En migration, il peut facilement franchir des baies et de grands chenaux à la nage. En été, il lui arrive aussi de parcourir de grandes distances en eau libre. Contrairement à l’ours noir et au grizzli, l’ours blanc n’hiberne pas. Toutefois, en hiver, une ourse pleine se réfugie dans une tanière pour mettre bas. L’ours blanc peut creuser une tanière temporaire pour se protéger du froid ou s’abriter en cas de tempête. Si un ours passe une dizaine de jours sans manger, son métabolisme ralentit et sa température baisse : il entre en état d’hibernation.

Aire de répartition

L’ours blanc est présent dans les hautes latitudes, dans les cinq États de l’aire de répartition, soit le Canada, le Danemark (Groenland), la Norvège (région du Svalbard), la Fédération de Russie, et les États-Unis d’Amérique (Alaska). Au Canada, sa présence a été observée entre le 88e parallèle nord et le golfe du Saint-Laurent.

Habitat

Le temps passé chaque année sur la glace de mer varie d’une sous-population à l’autre. Au nord, les ours peuvent passer la majorité de l’année sur la glace, tandis que plus au sud, par exemple dans la baie d’Hudson, ils restent plus longtemps à terre pendant la période sans glace. On trouve généralement l’ours blanc le long des côtes, mais il lui arrive de parcourir de longues distances dans l’arrière-pays pour rejoindre sa tanière ou simplement traverser une ile pour se rendre dans une autre zone de chasse. Les saisons, la disponibilité de la nourriture, la qualité des aires de mise-base, l’état de la glace de mer et la saison de reproduction sont autant de facteurs qui déterminent la localisation de l’ours blanc.

Reproduction

Le mâle et la femelle se reproduisent au printemps, mais l’ovule fécondé reste au stade embryonnaire jusqu’à l’automne, où il s’implante et entame sa croissance. Cette adaptation reproductive est appelée « implantation retardée ». La femelle creuse une tanière où, au début de janvier, elle donne naissance à une portée. Les ourses ont généralement deux oursons, mais souvent un seul lors de la première gestation. On a déjà vu des portées de trois, voire quatre oursons. Après leur venue au monde, les oursons restent plusieurs semaines dans la tanière où ils se nourrissent, dorment et prennent du poids et des forces. Au début du printemps, ils quittent la tanière avec leur mère pour se mettre en route vers la glace de mer. La mère chasse et les oursons commencent à manger de la graisse et de la viande, mais ils continuent tout de même à téter jusqu’à leurs deux ans. Ils ne quittent pas leur mère avant l’âge de deux ans et demi. L’ours blanc vit en moyenne entre 12 et 20 ans, mais il n’est pas rare de voir des individus atteindre 20 à 35 ans à l’état sauvage. En captivité, il peut même vivre encore plus longtemps.